Le matin, dans la salle de bain, ça sent la Bétadine. 
Je connais cette odeur.
J’ai déjà utilisé ce flacon rouge.
Hier ou demain, peut-être. 
Je dois attendre, alors j’attends. 
Il me reste bien quelques dirhams dans la poche. 
Et à peine de quoi m’offrir un café dégueulasse pour patienter. 
Je ne suis pas négative, j’attends. 
Une infirmière informe ses collègues qu’elle a un diplôme d’hôtesse de l’air. 
Mais à moi, elle ne dit rien. 
Une femme pleure dans le couloir quand on lui ramène enfin le brancard tant attendu. 
Elle a trouvé ça long d’attendre pendant 4 heures. 
Je la comprends. 
L’hôtesse de l’air, visiblement, beaucoup moins. 
Entre hier soir et ce matin, j’ai dit un nombre incalculable de conneries. 
Ce n’est pas tous les jours que l’on prend le risque de perdre un oeil.